La serre Colibri : une micro-ferme hydroponique à La Riche pour favoriser le retour à l’emploi et le lien social

 

La serre hydroponique Colibri, située au 103 de la route de Saint-Genouph à La Riche, fait partie de l’une des activités de l’association « Les Maisons de la Dignité », créée en 2017.

À sa création, l’association visait exclusivement les personnes sans-abri et avait pour projet de construire une résidence sociale comprenant dix logements. Aujourd’hui, et après sept ans d’actions à Tours, ses missions évoluent vers un accompagnement plus ciblé s’adressant aux personnes ayant des emplois précaires et étant sans logement.

Nous rencontrons Fatima, ancienne infirmière et enseignante, fondatrice des « Maisons de la Dignité », qui nous fait une visite complète de la micro-ferme hydroponique fraîchement créée.

 

Mode de culture et aménagement de la serre

 

La micro-ferme des « Maisons de la Dignité » se caractérise par son mode de culture en hydroponie(1). Cette culture de plantes est réalisée sur un substrat inerte, irrigué d’un courant de solution en circuit fermé, apportant sels minéraux et nutriments essentiels à la plante.

En bref, les plantes sont cultivées hors sol (sans terre donc), et à hauteur d’homme !

La serre se décline en trois espaces : le premier dédié aux semis ; le second que Fatima appelle la « nurserie », où le Ph de l’eau est plus bas que dans le reste du système et les nutriments plus doux ; enfin, une fois qu’elles ont atteint une bonne taille, les plantes sont transférées dans l’espace dédié au stade « adulte ».

Une ruche est installée dans la serre, des bourdons butinent de fleurs en fleurs pour activer la pollinisation.

 

Prendre soin des plantes pour prendre soin de soi

 

Fatima s’occupe des plantes comme elle s’occupait de ses patients, avec délicatesse, attention et persévérance. Tout comme elle, les bénévoles, formés à cette notion de prendre soin du vivant, s’appliquent à chouchouter les plantes de la serre.

Pour les personnes en situation de précarité accompagnées par l’association, les activités liées à la ferme sont l’occasion de reprendre confiance, en soi et en ses capacités. Les bénéficiaires peuvent s’ils le souhaitent devenir « des bénévoles qui se sentent utiles », nous raconte Fatima. Apprendre à prendre soin des plantes interroge sur l’importance de prendre soin de son environnement, de ses proches et de soi.

La ferme hydroponique Colibri est un support d’apprentissage pour les bénévoles de l’association, mais a également pour objectif de devenir un lieu de formation, pour toute personne qui serait intéressée pour créer sa propre activité hydroponique ou tout simplement pour cultiver des aromates dans sa cuisine ou des légumes sur le balcon.

 

La ferme organise et propose des visites et des ateliers variés tout au long de l’année.

N’hésitez pas à réserver une activité en suivant ce lien :

https://www.maisons-de-la-dignite.com/copie-de-serre-dignit%C3%A9

 

Une ferme support de pédagogie, et productive !

 

Des laitues, des tomates, des fraises, des plantes aromatiques… ! On y cultive de tout, presque comme dans une ferme maraîchère « classique ».

Mais en quoi la micro ferme des « Maisons de la Dignité » se différencie-t-elle ? Car, comme nous le déclare Fatima « Il faut se démarquer ».

Les plantes (toutes produites à partir de graines biologiques) sont choisies pour satisfaire une clientèle de restaurateurs, mais aussi pour faire découvrir de nouvelles saveurs aux consommateurs. On trouvera donc des produits à haute valeur ajoutée et originaux : des aromates rares mais aussi une gamme de basilics et de menthes, des mini concombres, des fleurs comestibles (comme celles de la ciboulette par exemple…).

Des plantes sauvages et des aromates séchées à haute valeur nutritives sont vendues pour confectionner des tisanes créatives.

 

Alice Bouchet

 

  • Hydroponie provient du grec hydro (eau) et ponos (travail), autrement dit « le travail par l’eau ». C’est une technique horticole qui permet de procéder à une culture hors-sol, parfaitement adaptée en milieu urbain. La terre est alors remplacée par un substrat inerte et stérile, comme les fibres de coco ou les billes d’argiles.

Pour en savoir plus sur l’association :

https://www.maisons-de-la-dignite.com/

https://www.facebook.com/maisonsdeladignite/