Le problème de la médecine, ce n’est pas que l’économie se glisse dans sa pratique, que son autorité dirige son quotidien, que ses visions se substituent à ses projets, c’est que cette économie soit un peu de la science de pacotille.
Écartons  les  propos pessimistes des politiques, des assureurs… et d’autres nous enjoignant de faire des économies dans le système de santé.
Robert Hall (Standford) et Charles Jones (Berkeley) se sont penchés sur l’augmentation des coûts de santé.
Ils montrent que les pays riches à l’horizon 2050 dépenseront au moins 30% de leur PIB  pour la santé, car l’augmentation des coûts est inéluctable.
Il y a certes des investissements dans des technologies toujours plus sophistiquées et coûteuses, mais la motivation première c’est  l’augmentation de la «valeur de la vie».
Alors, arrêtons de gémir, la santé n’est pas plus futile que la plupart des biens et services mis à notre disposition.
Il nous faudra toujours plus de médecins et de soignants.
Cela ne signifie pas que toute maîtrise des procédures soit vaine, que le système de santé ne doive pas s’adapter.
Aucun doute, la médecine sera un vaste chantier. Le véritable enjeu, ce n’est pas l’économie, c’est l’éthique : ne pas laisser au bord du chemin la partie de la population que la société d’abondance abandonne déjà.
Pourquoi vivre ? Pourquoi la solidarité ? Que faire de sa vie?
Évitons les confusions, oui à l’économie, oui au consumérisme en santé, mais chacun à sa place!
La vie, c’est autre chose, et la pratique médicale, c’est à la vie qu’elle s’intéresse.

 

LE NEVEU DE BALZAC 🧐