Dans une allocution de 1947, Albert Camus s’affligeait : « Le vingtième siècle est le siècle de la polémique et de l’insulte … la polémique consiste à considérer l’adversaire en ennemi, à le simplifier par conséquent et à refuser de le voir. »
L’Assemblée nationale ressemble à s’y méprendre à une cour de récréation, version mal élevée de «la guerre des boutons».
Moqueurs, turbulents, mesquins voire vulgaires, les députés donnent une piètre idée du débat parlementaire. Tout le monde n’a pas le talent de Jean Gabin affrontant Bernard Blier dans «le Président» d’ Henri Verneuil.
Ce pugilat d’invectives systématiques et gratuites conduit à la négation même du débat.
L’objectif est cynique : entraver le fonctionnement des institutions et aller jusqu’à la crise institutionnelle.
Ces coups de banderilles populistes affaiblissent chaque jour un peu plus la représentation nationale, creusant la tombe de la démocratie parlementaire, rempart de toutes les dérives extrémistes.

LE NEVEU DE BALZAC 🧐