La Belle et la Blette, l’association tourangelle qui agit pour des lendemains gourmands et sans gaspillage !
L’association « La Belle et la Blette », créée en 2019 par Clément Abrassart et Thibaut Rivière, développe des actions concrètes pour lutter contre le gaspillage alimentaire et agir pour l’autonomie et la biodiversité.
Résolument ancrée sur son territoire, l’association a pour objectif d’améliorer la résilience de la métropole tourangelle, dans l’intérêt de ses habitants et notamment des familles en situation de précarité.
À travers ses divers projets, elle souhaite également créer de l’emploi, principalement à destination de publics en difficulté : jeunes, handicapés, chômeurs de longue durée, etc.
Clément Abrassart, 29 ans, fondateur et président de l’association, nous accueille avec bonne humeur dans le verger urbain de l’avenue du Prieuré à La Riche, et nous décrit les différentes actions de La Belle et la Blette.
Une association tourangelle mûrie depuis déjà quelques années
C’est pendant ses années d’études que Clément rencontre Thibaut Rivière, son futur collaborateur. Ensemble, ils partagent le constat alarmant du gaspillage dans les cantines et observent une régression de la biodiversité, ce qui les pousse à vouloir agir.
Titulaire d’un BTS de « Gestion et Protection de la Nature », puis d’une Licence professionnelle « Métiers du diagnostic faune et flore », Clément, ce passionné de nature et d’agriculture, suit le programme de compagnonnage de Fermes d’Avenir(1) en 2018 et séjourne dans différentes fermes dont celle du Potager de Chambord.
C’est à cette période qu’il pose ses valises dans la région et qu’il crée « La Belle et la Blette » avec son ami tourangeau, association dont le nom est tiré du célèbre conte et de ce légume souvent « mal aimé » qu’est la blette.
La bière « co-pain » : premier produit anti-gaspi de La Belle et la Blette
Un des projets phare de l’association est celui de la bière « co-pain », une bière blonde réalisée à base de pain.
Cette bière « anti-gaspi » est imaginée par l’association en collaboration avec la brasserie Cyclope(2), et créée à partir des invendus de pain de cinq boulangeries de la métropole tourangelle.
Le pain est séché dans des cagettes en bois, broyé, puis intégré dans la recette d’une bière, ce qui lui donne une note de pain grillé. De quoi donner envie aux tourangeaux de trinquer à l’anti-gaspillage !
De la transformation alimentaire à l’insertion professionnelle
Avec la Banque Alimentaire, l’association travaille également sur un projet de création d’atelier de transformation avec, à moyen terme (d’ici trois à quatre ans), la volonté de travailler avec des salariés en insertion.
L’objectif de l’opération sera donc finalement double : répondre à des enjeux d’autonomie alimentaire en limitant les déchets et en transformant les invendus des producteurs de la métropole ; accompagner les personnes exclues du marché du travail en leur proposant du salariat en insertion professionnelle.
Le verger associatif des Îles Noires
À La Riche, proche de la Loire, aux îles Noires, un grand verger en permaculture est en outre en plein aménagement depuis 2020.
Des chantiers de nettoyage ont été organisés avec les jeunes d’Unis Cité (3), ils sont cinquante à avoir ramassé plus d’une tonne de déchets. Puis, à l’automne 2021, les fruitiers vont être plantés suivant un plan « à étages » : grands fruits, petits fruits, puis aromatiques au ras du sol.
Des pommiers, poiriers, abricotiers, actinidiers (arbres à kiwis), vignes… ce verger urbain et associatif, vitrine de la biodiversité, propose une palette de variétés diverses. Il est également un lieu de transmission et de pédagogie pour l’association.
La production de fruits sera vendue à des restaurants tourangeaux et en vente directe aux habitants de La Riche et des villes alentours lors d’un micromarché organisé avec les maraîchers voisins.
Le verger permacole de l’avenue du Prieuré
Enfin, l’association dessine, plante et entretient un verger permacole avenue du Prieuré à La Riche sur une zone où les habitants se disent « rassurés » de ne pas voir pousser un immeuble.
Ce verger a été conçu suivant les principes de Stefan Sobkowiak(4), biologiste et éducateur québécois qui a développé un concept de verger permacole. Les végétaux sont associés dans le but d’améliorer la fertilité du sol. Les fruitiers ont été implantés selon une conception en « étages », qui permet d’optimiser la captation du soleil. Enfin, les arbres produisant des fruits à la même période sont plantés au même endroit, facilitant ainsi la cueillette.
Jeu sur la hauteur des arbres, création d’un îlot de fraîcheur, optimisation de la récolte, tous ces éléments participent au cadre de vie des habitants de La Riche.
Les arbres fruitiers plantés sont greffés sur des pieds francs, ce qui signifie que la mise à fruits sera plus tardive (7 à 8 ans), mais que l’arbre sera aussi plus vigoureux, plus grand et plus résistant aux aléas climatiques.
À travers ces différents projets, l’association « La Belle et la Blette » propose des animations auprès des enfants en partenariat avec les écoles ou les centres aérés, des ateliers autour du jardin, des dégustations,…
Pour en savoir plus et suivre les actualités de l’association La Belle et la Blette, rendez-vous sur leur site internet et sur leur page Facebook :
- https://labelleetlablette.fr/
- https://www.facebook.com/Association-La-Belle-et-La-Blette-103738814627773
Alice Bouchet
Urbaniste – Architecte
Spécialisations Agriculture urbaine et Nature en ville
(1) https://fermesdavenir.org/toutes-nos-formations/programme-compagnonnage-maraichage-agroecologique
(2) https://www.brasserieducyclope.com/
(3) https://www.uniscite.fr/antenne/tours/
(4) https://www.permacultureorchard.com/fr/a-propos/
© Photos : Alice Bouchet
Photo vignette : Clément Abrassart, cofondateur et président de l’association La Belle et la Blette.