Nous ignorons si la crise pandémique et ce sinistre et redoutable conflit marqueront la fin de la modernité ou si ils ouvriront vers un monde plus civilisé, juste, durable.
Quoi qu’il en soit, il va falloir apprendre à vivre dans les décombres d’un monde facile, sur une planète plus hostile, plus problématique. Un monde où les choses iront moins de soi, et pour lequel il nous reste à créer de toutes pièces, ou presque, un sens.
Mais pour construire un monde d’après, il faudrait un futur. Et lui donner une dimension « mythologique », tout en l’articulant à la nature qui nous entoure et aux écosystèmes.
Aux yeux des modernes que nous sommes, l’univers, lointain et proche, ne pose pas de questions fondamentales liées à notre existence, mais au contraire les efface. Notre pouvoir et notre savoir lui sur lui nous suffisent.
Mais quel est le but de l’existence ? Juste le projet de continuer toujours plus loin. Technologie, argent, domination, le « toujours plus » comme principe final.
Malraux : «  On a fait de l’absurde une réponse, c’était une question. »
Camus voyait dans l’absurde « un divorce entre l’homme et le monde, entre les interrogations métaphysiques de l’homme et le silence du monde. »
Nous n’avons plus de lien avec un « cosmos », mais nous avons toujours besoin qu’une conscience, la notre au moins, nous légitime.
« À quoi sert il d’aller sur la lune si c’est pour s’y suicider ? » demandait Malraux…
C’est le temps de Pâques… simple réflexion…

LE NEVEU DE BALZAC 🧐